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9 septembre 2025 | Focus

Parution du rapport annuel 2024 de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement

Parution du rapport annuel 2024 de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement

L'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (Banque de France) a fait paraitre le 9 septembre dernier son rapport annuel. Il présente l'activité des moyens de paiement et leur niveau de fraude pour l'exercice 2024.

Plusieurs tendances sont à noter :

1. L’innovation continue de transformer les paiements

Au global, les opérations scripturales ont progressé de +5,2 % en 2024.. Parmi celles-ci, deux moyens de paiement progressent très sensiblement :

  • Le paiement mobile pèse désormais 15 % des paiements par carte en magasin, 
  • Le virement instantané quant à lui poursuit sa progression, représentant 10 % des virements émis en 2024.

Ce mode de paiement séduit par sa rapidité mais il reste exposé à un risque spécifique : la fraude par substitution de coordonnées bancaires (le fraudeur remplace l’IBAN du bénéficiaire par le sien). Son taux de fraude reste néanmoins inférieur à celui du paiement par carte.

Pour répondre à cette vulnérabilité, un service de vérification des bénéficiaires (VoP) sera déployé à partir du 9 octobre 2025, en application du règlement européen sur les virements instantanés.

2. Une fraude contenue malgré l’essor des usages numériques

Le niveau de fraude reste juste sous les 1,2 Md€ en 2024, identique à celui de 2019, alors même que les paiements scripturaux ont bondi de près de 30 % en 5 ans. Cela illustre l’efficacité des dispositifs de sécurisation mis en place par l’écosystème.

Dans le détail, on note la baisse du niveau de fraude sur les chèques et une stabilisation de celle du paiement par carte.

Au sein des paiement par carte, le taux de fraude sur les paiements digitaux s’améliore ( mobile et e-commerce) quand quelques points noirs subsistent ( transactions internationales, paiements à distance hors internet dits MOTO)

3. La fraude par manipulation semble se stabiliser à un niveau élevé

Cette typologie de fraude représente 32 % des montants fraudés.

Parmi les techniques les plus fréquentes on retrouve les faux conseiller bancaire, faux service antifraude, les démarchages téléphoniques ou via messageries.

De nouvelles campagnes de sensibilisation seront lancées afin d’inciter chacun à adopter les bons réflexes : ne jamais donner suite à un contact non sollicité et ne pas transmettre de données ou valider une opération sans vérification via un canal sûr.

La sécurisation technologique fonctionne, mais le facteur humain reste la cible privilégiée des fraudeurs.

L’avenir de la confiance dans les paiements dépend donc autant des outils de protection que de la vigilance quotidienne des utilisateurs.

4. Une vigilance nécessaire dans un paysage en pleine mutation

Les réseaux criminels sont désormais structurés à l’échelle internationale, capables d’opérer simultanément sur plusieurs pays et de recycler rapidement leurs modes opératoires.

L’intelligence artificielle est utilisée non seulement pour automatiser les attaques (phishing de masse, génération de faux sites ou de faux messages crédibles), mais aussi pour personnaliser les tentatives de fraude et rendre les manipulations plus difficiles à détecter.

Elle constitue néanmoins un moyen puissant de prévention et de détection de la fraude.


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